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Pierre Vassiliu

Publié le 25 septembre 2016, par Charles-Erik Labadille
Pierre Vassiliu
Pierre Vassiliu

Encore un qui ne mâche pas ses mots et encore un moustachu (comme Brassens). Cet attribut pileux est certainement à l’origine de l’image « gauloise » que Pierre Vassiliu (1937-2014) traînera toute sa carrière durant. Il est ainsi connu du public essentiellement comme le séducteur célibataire et libertin traînant les salles de garde (à cause de la moustache ?), pour ses pitreries pittoresques, ses calembours volontairement faciles, un certain sens du non-sens et ses talents d’amuseur qu’on retrouve dans ses principaux « tubes », « Armand » (C’était un pauv’ gars qui s’appelait A…), Ivanhoé et, bien entendu, « Qui c’est celui-là » (première place des hit-parade en 73) dont le texte semblerait résumer l’homme à ce qui vient d’être dit. Pourtant, Vassiliu est aussi l’auteur de textes poétiques, touchants qui mettent en avant une fragilité et une sensibilité à fleur de peau : parmi les plus connus, « Amour, amitié », « Dans ma maison d’amour »… ; et le moustachu a même chanté Aragon (« L’étrangère »).

Il faut dire qu’à l’instar de Sanseverino (qui a repris aussi « L’étrangère »), mais avec un nom fleurant bon les pays de l’Europe de l’Est, Vassiliu —dont le père est roumain— ne pouvait qu’être attiré par l’ailleurs et ses musiques colorées. Ainsi, bon nombre de ses chansons va être hanté par les rythmes africains (« Mogambo », « Ma sénégalaise »…) et sud-américains (« Qui c’est celui-là », « La vie ça va », « Que linda Cuba »…). On pourrait croire que ces amours des mélodies chaloupées sont récentes, et bien il n’en est rien ! Et, à tout choisir, les Larigots préfèrent même le Vassiliu des débuts marqué par un swing manouche indéniable… Ajoutez à cela ses plus beaux moments de gauloiseries, et sa collaboration avec Jeannine Cachera apparaît aujourd’hui comme particulièrement fructueuse et nous laisse de véritables morceaux d’anthologie comme « Charlotte », « La pipe à papa », « Et ta sœur », « Alain, Aline »… Nous ne résistons pas à l’envie de vous faire écouter, tirés de cette prestigieuse cuvée 1962-1968, « Ma cousine » et « Mon cousin » (J. Cachera) qui, dans le genre, restent ce qui se fait de mieux !

 

« Ma cousine » (Jeanine Cachera)

« Mon cousin » (Jeanine Cachera)

Nombreux single de 1962 à 1969

15 albums de 1970 à 2003

Vassiliu CD
Vassiliu CD