LES FRERES JACQUES

Pour commencer, rappelons qu’il s’agit d’un quatuor composé d’André et Georges BELLEC, de François SOUBEYRAN et de Paul TOURENNE. Pour la petite histoire, le cinéaste Yves ROBERT (que nous adorons) aurait pu faire partie de l’équipe vocale, mais il avait d’autres chats à fouetter à ce moment-là, c’est-à-dire vers 1944. En 45, le groupe se choisit un nom qui rappelle la chanson enfantine bien connue mais se rapproche également de l’expression « faire le Jacques », en somme, faire le pitre ce qui nous ramène à notre sujet. Car pendant 35 ans, les Frères Jacques vont écumer les planches.

À leurs débuts, leur répertoire se réclame plutôt du folklore, du negro spiritual et de la chanson réaliste ; mais au fil du temps, il va se teinter de poésie (ils interprètent Prévert, Queneau, Vian…), de fantaisies (la célèbre Truite de SCHUBERT « accompagnée » de paroles aux petits oignons d’un certain Francis BLANCHE), de « grinceries » satiriques (Les Bonnes…), bien entendu de chansons humoristiques (Chanson sans calcium…) et même de chansons de garde (La Digue du cul). Avouons ici que nous avons un faible pour la chanson drôlement réaliste qu’est La confiture (La confiture ça dégouline, ça passe par les trous d’la tartine…) qui certainement compte parmi les premiers jalons de « l’humour bête et méchant ». Enfin, on n’oubliera pas ces costumes si particuliers et cette mise en scène pas sérieuse mais très professionnelle où le chant, la danse et le mime ont une place d’importance.