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Georges BRASSENS

Publié le 6 septembre 2016, par Charles-Erik Labadille
Georges Brassens
Georges Brassens

Que dire sur Brassens (1921-1981) qui n’ait déjà été dit… Nous insisterons donc simplement sur deux choses qui permettent de le placer en bonne place dans notre petite anthologie. D’une part, on a souvent entendu (Moustache…) que les grilles de bon nombre de ses chansons pouvaient être rapprochées de celles des airs de jazz. Outre l’harmonie, on remarque aussi qu’à la guitare, sa main droite si caractéristique de son style est très proche des « pompes » du jazz swing.

Pour mieux s’en convaincre le Trio Larigot vous propose une reprise de « La mauvaise réputation » que Daniel Givone, le guitariste du groupe, entraîne sans difficulté dans son univers manouche. D’autre part, sur le plan des textes, si le poète a souvent été consacré, il est bon d’insister sur un caractère qui tend à s’estomper avec l’aura grandissante de l’artiste : Georges Brassens est un fin fantaisiste, un humoriste qui ne résiste pas à jouer avec les mots, les rimes et les chutes originales ou désopilantes, Georges Brassens, comme il le dit lui-même, est « le polisson de la chanson » ! Empruntons-lui quelques strophes pour bien montrer que cet exercice de style lui plaisait plus que de raison au point d’en faire sa marque de fabrique…

Il pleuvait fort sur la grand-route, Ell’ cheminait sans parapluie, J’en avais un, volé sans doute  Le matin même à un ami.
Georges BRASSENS, Le parapluie, 1952
L’avait l’don c’est vrai, j’en conviens,  L’avait l’génie, Mais sans technique un don n’est rien Qu’un’ sal’ manie. Certes, on ne se fait pas putain Comme on s’fait nonne. C’est du moins c’qu’on prêche en latin, À la Sorbonne. 
Georges BRASSENS, Le mauvais sujet repenti, 1952
Les vivants croient que j’n’ai pas de remords À gagner mon pain sur l’dos des morts. Mais ça m’tracasse et d’ailleurs J’les enterre à contre-cœur J’suis un pauvre fossoyeur
Georges BRASSENS, Le fossoyeur, 1953
Jugeant enfin que leurs victimes   Avaient eu leur content de gnons, Ces furies comme outrage ultime   En retournant à leurs oignons, Ces furies à peine si j’ose Le dire tellement c’est bas, Leur auraient mêm’ coupé les choses Par bonheur ils n’en avaient pas. 
Georges BRASSENS, Hécatombe, 1953
Le ciel l’avait pourvue des mille appas   Qui vous font prendre feu dès qu’on y touche L’en avait tant que je ne savais pas    Ne savais plus où donner de la bouche
Georges BRASSENS, Une jolie fleur, 1954
S’il faut aller au cimetière  J’prendrai le chemin le plus long J’ferai la tombe buissonnière  J’quitterai la vie à reculons
Georges BRASSENS, Le testament, 1955
Chaque soir avant le dîner  A mon balcon mettant le nez Je contemple les bonnes gens Dans le soleil couchant Mais Me d’mandez pas d’chanter ça si Vous redoutez d’entendre ici Que j’aime à voir de mon balcon Passer les cons
Georges BRASSENS, Le pornographe, 1958

Le parapluie (G. Brassens)

La mauvaise réputation (G. Brassens, reprise du Trio Larigot)

14 albums de 1952 à 1976