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Trio Larigot

Publié le 15 février 2023, par Charles-Erik Labadille

Le Trio Larigot est plutôt un groupe « studio » qui ne s’est produit sur scène que pour des occasions très spécifiques. Il a enregistré, de 2009 à 2017, les 4 derniers CD des chansons de C E Labadille.

« Le larigot, c’était au moyen-âge une petite flûte sur laquelle on « tirait » plus que de raison et qui accompagnait les refrains interminables car bien arrosés ! Larigot, c’est aussi bien sûr la rigolade… car il s’agit de chansons souriantes, sur des airs swing… ».

L’histoire du Trio Larigot, véritablement formé en 2009, commence pourtant bien plus tôt avec celle de C.E. Labadille et des frères Givone qui jouent et enregistrent déjà dans les années 80 : petit retour en arrière…

Membre de la SACEM à 19 ans, C.E. Labadille compose et participe à quelques groupes régionaux dans des genres allant du folk au country-blues (Arkham 2, Formes…). À la même époque, les frères Givone, Daniel et Jean-Claude ont déjà fait le grand pas ; finies les études, ils seront musiciens professionnels : ils vont d’abord écumer les bals de province, puis accompagner des vedettes comme J.J. Goldman… Quant à Labadille, dans les années 80, il vit aussi de la musique, se produit seul sur les scènes de province (printemps de Bourges…), rencontre Jacques Canetti, fait des radios parisiennes (pop-club de José Artur…) et donne des cours de guitare dans les maisons de la culture. À cette époque, sortent ses deux premiers albums : « Chansons à climats » et « Pendre un enfant par le cou » où bien entendu jouent les frères Givone (ces deux premiers vinyles ont été réédités en 2010 sous forme d’un double CD intitulé « Chansons à climats – Chansons mathématiques »). L’auteur-compositeur, déjà un peu touche-à-tout, est alors rattrapé par une nouvelle passion pour laquelle il va laisser tomber la chanson pendant 25 années : la botanique et la conservation du patrimoine naturel.

Dans nos bocages, C E Labadille 2009

En 2009, sous le pseudonyme de CéLab pour faire plus court que Charles-Érik Labadille qui semblait un peu trop long et difficile à prononcer, il décroche à nouveau la guitare et enregistre un nouveau double CD, « Paroles z’à musique », avec les deux frangins… : le trio est reformé !

En 2013, l’enregistrent d’un nouveau CD « Chansons d’humour », entièrement dédié aux paroles souriantes et aux guitares sèches et swing, consacre définitivement la naissance du Trio Larigot.

Tell’ment qu’c’est trop, C E Labadille 2013
Paroles souriantes ? En effet, depuis longtemps C E Labadille s’est posé la question : comment faire partager des convictions sans jouer les rabat-joie ? La réponse est certainement dans la voie de l’humour et du sourire qui permettent, en douceur, d’espérer un changement dans les mentalités.
C E Labadille est donc un fabuliste moderne et ses chansons traitent : du normand dont le triste caractère est un reflet du climat local ; de ces transports z’en commun plus efficaces que la jaguar pour séduire les filles ; des relations sentimentales très particulières d’un voyeur myope ; de l’idylle enfin possible entre matheux et littéraires ; de ces enfants que, parfois, on pendrait plutôt par le cou que par la main, car comme le disait Alphonse Allais : « il y a des jours où l’absence d’ogre se fait cruellement sentir »… En définitive, il s’agit bien de chansons d’humour, d’humour parfois grinçant, parfois un peu mélancolique, bref d’Humour avec un grand H !

PAROLES DÉCAPANTES, GUITARES DÉRAPANTES ET SWING A LA FRANCAISE

« Le chabada du mauvais gars », enregistré en 2016,  s’inscrit dans la continuité de « Chansons d’humour » : du swing, du swing…, et des paroles souriantes en français. L’enregistrement de ces albums est aussi l’occasion d’un coup de chapeau à quelques maîtres incontestés, avec des reprises de chansons de Charles Trenet, Ray Ventura, Henri Salvador, Stéphane Sanseverino, Dick Annegarn.

Le chabada du mauvais gars, C.E. Labadille 2016

Bossa triste, Joao Gilberto / C E Labadille, 2017

En 2017, c’est le même esprit de contradiction et la ferme volonté d’aller toujours à contre-courant qui préside à la sortie d’un nouvel album intitulé « Chansons tristes et longues »  (Long gloomy songs) qui, par ce titre et par le style de morceaux qu’il rassemble, se prive volontairement de devenir l’album des tubes de cet été-là. Ces balades plutôt jazzy donnent néanmoins l’occasion au guitariste Daniel Givone de faire toute la preuve de sa grande sensibilité de musicien.