Caché derrière (2), Laurent Voulzy 1992
Publié le 11 mai 2023, par Charles-Erik LabadilleLe pouvoir des fleurs, Laurent Voulzy, Alain Souchon, 1992, tonalité LA majeur


Le pouvoir des fleurs, Laurent Voulzy, Alain Souchon (extrait)
C’est une chanson importante en soi, mais aussi pour Laurent Voulzy puisqu’elle est devenue un de ses plus grands succès. Mais c’est surtout une chanson essentielle car c’est une des rares en France qui fasse référence à un mouvement dont on a pris l’habitude de minimiser la véritable portée, voire parfois de le résumer à ses apparences extravagantes. Car ce titre n’est pas qu’une ode aux fleurs porteuses de messages et symboles bucoliques, sorte d’hymne au respect de la nature (faune comprise) et donc, au final, à l’écologie et à la paix. Certes, le Pouvoir des fleurs est bien tout ça, mais c’est avant tout une référence au « Flower power » dont le titre de la chanson est la simple traduction. Le contenu social ne doit donc pas être négligé et cette idéologie, quoi qu’on en dise, a eu des répercussions essentielles et irréversibles sur nos vies d’aujourd’hui.

Alain Souchon et Laurent Voulzy ont-ils pu être marqués directement par ce courant de pensée des années 1960 ? A priori, on peut répondre par l’affirmative, car ces enfants du « Baby boom » avaient respectivement 24 et 20 ans en 1968, le bel âge des illusions où l’on peut adhérer à bien des utopies… La pochette très psychédélique de la seconde compilation de Laurent Voulzy sortie en 2003, « Saisons » semble bien confirmer cette intuition.
Personnellement, j’ai un peu raté mai 68, j’avais 13 ans et j’étais en 4ème… J’ai pris le train sur le tard, 72-73, première vie en « communauté », mais avec l’impression d’avoir raté quelque chose. Je me plains souvent d’être un enfant de « l’entre-deux », ni années 60, ni années 80…
Voyons ce que les paroles de Souchon disent de tout ça : « Je m’souviens on avait des projets pour la terre Pour les homm’s comm’ la nature… » ; « Je m’souviens on avait des chansons des paroles Comm’ des pétal’ et des coroll’ Qu’écoutait en rêvant La petit’ fill’ autour d’un disque folk… » ; « Sur la terr’ il y a des chos’ à fair’ Pour les enfants les gens les éléphants… » ; « Par les couleurs, les accords, le parfum Changer le vieux mond’ pour fair’ un jardin… ».
Le Flower power et le Protest song

Joan Baez et Bob Dylan à la Marche vers Washington pour le travail et la liberté en 1963. Source Wikipédia
Sans conteste, Souchon et Voulzy sont bien impliqués dans ce « Flower power » dont ils souhaitent, avec ce titre, porter la bannière. Retraçons-en les grandes lignes pour les jeunes générations qui n’en ont entendu parler que de loin, et pas toujours comme on aurait dû le faire.
Le mouvement hippie apparaît dans les années 60 aux États-Unis. Il prend le nom de Flower power (le pouvoir des fleurs) lors du Summer of Love (l’été de l’amour), rassemblement organisé à San-Francisco en 1967. C’est un courant de contre-culture qui rejette les valeurs traditionnelles de la société de consommation, le matérialisme, la primauté des biens technologiques sur les biens naturels. Les hippies contestent les fondements d’un monde du travail construit sur la réussite professionnelle. L’idéologie des « flower children », en quête d’une sorte de fraternité, est non violente.

Le poète Allen Ginsberg photographié par William S. Burroughs en 1953
Ces aspirations s’appuient sur celles de la Beat generation, courant d’idées porté dans les années 50 par des écrivains comme Allen Ginsberg, Jack Kerouac…, véritables précurseurs du changement de mode de vie et, notamment, de la libération sexuelle vécue par la jeunesse des années 60. Les convictions de ces auteurs deviennent des modèles qui ébranlent bientôt les dogmes de la société américaine, inspirent les mouvements d’opposition à la guerre du Vietnam, mai 68…
Bien entendu, la musique est aussi du voyage. On écoute les groupes Grateful Dead, Jefferson Airplane… En juin 67, l’événement c’est le festival pop de Monterey où Jimmy Hendrix et les Who jouent pour la première fois. En juillet 67, les Beatles sortent « All you need is love ».
En 68, la contestation traverse l’Atlantique et éclate en Allemagne, en Italie, en France… On désavoue toute forme d’autorité, on revendique notamment la libéralisation des mœurs. En 69, c’est la tenue du festival mythique de Woodstock dans l’État de New York !
Comme on le voit, nos petites fleurs ont bien
« Changé le mond’ changé les chos’ Changé les femm’ changé les homm’ »
et il fallait cette chanson de Voulzy et de Souchon pour qu’on s’en souvienne !
Pour la musique, évidemment, le morceau a une belle « robe » folk, fleurie et fruitée, comme à la bonne vieille époque du Protest song dont Dylan s’était fait le chantre. On y retrouve les 3 accords majeurs « classiques », le fameux « I IV V », ici LA RÉ MI auxquels Voulzy a ajouté de temps à autre, pour gagner en originalité, le VIm (FA#m). Mais c’est vrai, au fait ! Vous ne comprenez pas le sens de ce I IV V ? Comptez alors sur vos doigts, en commençant par le LA (degré I) ; LA SI DO RÉ, vous arrivez sur RÉ au IV, et LA SI DO RÉ MI, sur MI au degré V ! Voilà dévoilée la règle de composition de bon nombre de chansons populaires (folk) et de quelques bons vieux blues. Un exemple de blues en MI ? Évidemment, MI LA SI (MI FA SOL LA SI), vous avez gagné !

Le rêve du pecheur, Laurent Voulzy, Alain Souchon, 1992, tonalité SOL majeur
Le rêve du pecheur, Laurent Voulzy, Alain Souchon (extrait)
Après 6 titres excellents, on pourrait s’attendre à une petite baisse de tension… Eh bien, c’est tout le contraire car « Le rêve du pecheur » est tout bonnement un chef-d’œuvre. Bien qu’il soit difficile d’établir un classement dans les chansons de Voulzy et Souchon, avec le temps, celle-là reste notre préférée.

Le rêve d'un pêcheur...
Le port de Saint-Suliac par CE Labadille
Le rêve du pecheur est un petit bijou qui aborde la grande dualité de la vie, faite de nos illusions et de nos désillusions, nous parle d’un rêve opposé à nos comportements trop matérialistes. Pêcher, synonyme de simplicité, de bonheur, de grands espaces, de nature ; pécher, synonyme de rester ici, d’être pressés, de se complaire dans nos habitudes et notre confort, de faire mal, donc pecher sans accent pour traduire notre ambiguïté. Mais malgré « nos yeux fermés et nos cœurs qui portent un voile » (« Caché derrière » ), Souchon sait que l’aspiration qu’il propose est universelle : « J’ai un rêv’ le rêv’ que j’ai tout l’mond’ le fait » et que l’homme souhaite se racheter : « Rêver d’être meilleur aussi Oh meilleur Dans la vie qui se dépêch’… », sans oublier néanmoins le petit message politico-désabusé qui dira toute la difficulté à réaliser cette envie : « Mais les rêv’ on les empêch’ ». On l’aura compris, la chanson est aussi un exercice de style où l’auteur va jouer avec les différents sens et consonances du mot pecher : pêche, pécher, empêché, dépêch’… Ces « parties de pêche » sont aussi l’occasion d’insister sur cet « appel de la mer » toujours inscrit au cœur de nos deux loups solitaires : « Sous la lun’ et les étoil’s pêcher en bateau à voiles Rentrer le matin soleil levant Ah ! oui le vent Pêcher des baisers dedans ». Enfin, tout le message de la chanson est condensé dans les 4 vers du refrain qui servent également de chute au Rêve du pecheur :
Pécher pécher Ici c’est fair’ des péchés Avoir le cœur empêché Fair’ mal
Pêcher là-bas Ce n’est que pêcher Le vent les poissons moqueurs D’un bon cœur
Sur le plan musical, la chanson est à nouveau construite sur une trouvaille « guitaristique » qu’on peut difficilement jouer dans une autre tonalité. En effet, une transposition avec de nouveaux renversements d’accord se prêteraient beaucoup moins facilement à la réalisation de la figure de style, disons du « gimmick » proposé par Laurent Voulzy. Il s’agit d’un « pulling-of » joué systématiquement sur les 3 principaux accords du morceau : SOL (I), DO (IV), RÉ7 (V7). À la guitare, un pulling-of (un « retiré ») consiste à jouer une première note à la main droite, et la seconde en retirant simplement le doigt de la main gauche de la même corde sans la refrapper la corde à droite. Pour info, la technique inverse s’appelle un « hammer » (un « marteau ») où la première note est encore jouée à la main droite, mais la seconde est produite par un doigt qui vient « percuter » la même corde à la main gauche. Ici, ce pulling of régulier concerne toujours la seconde corde de la guitare (dans les aigus, si) et provoque une mélodie lancinante construite sur l’alternance régulière de si et de do sur les 3 accords : SOL SOL4 SOL…, DO DO7M DO…, RÉ7 RÉ6 RÉ7… Le refrain utilise 2 accords de plus appartenant à la même tonalité de SOL majeur. Par ordre d’apparition : DO (IV), RÉ7 (V), SOL (I), LAm7 (IIm7), MIm7 (VIm7).



Paradoxal système, Laurent Voulzy, Alain Souchon, 1992, tonalité DO majeur
Paradoxal système, Laurent Voulzy, Alain Souchon, extrait
Beaucoup de claviers, de cordes, de chœurs dans cette ballade mélancolique où, vers la fin, certaines interventions vocales prennent même l’allure de chants liturgiques. L’amour serait- il une messe ?
Le morceau est en DO, avec une succession d’accords plutôt classique : LAm (VIm), RÉm (IIm), SOL4 (V), DO (I), FA7M (IV7M)… Jusque là, tout se passe bien. Mais avec le pont : RÉm, SOL4, DO…, un peu plus loin, arrive un DO7dim et là, une fois encore, la mélodie grimpe au ciel ! Les garçons « normaux » et dépités, n’auront plus qu’à trouver une tonalité plus basse, celle de SOL majeur, deux tons et demi en-dessous, ne fonctionne pas trop mal… Et on recommence : MIm (VIm), LAm (IIm), RÉ4 (V)…

En acoustique, la chanson sonne forcément moins bien, car il manque toute cette « émanation vaporeuse » qui enveloppe les paroles de ses grandes nappes harmoniques.
Quoi qu’il en soit, si cette fois la chanson n’est pas consacrée à la rupture, elle aborde une fois encore le thème de l’éloignement, mais vu sous un autre angle : celui du départ, du voyage, de la séparation temporaire, de la distance entre deux êtres, épreuve que les chanteurs toujours en tournée connaissent bien. Mais le paradoxal Souchon ne pouvait se contenter de rabâcher l’adage : « Loin des yeux, loin du cœur ». Son esprit de contradiction bien connu l’a donc amené à prendre le contre-pied de la célèbre formule en faisant chanter pas moins de quatre fois à Laurent Voulzy :
Car Parc’que je pars Il y’a de l’eau dans ton regard
Mais les pleurs que tu pleures sont inutiles
Car tous les départs Resserrent les cœurs qui se séparent
Je serai bien que loin de toi Tout contre toi
La formule du pont reprend l’idée de façon plus synthétique :
« Plus je m’éloign’ et plus je t’aim’ C’est le paradoxal systèm’ ».
Si tout semble clair, il reste pourtant une question en suspens : c’est le sens de ce « Car » qui débute la chanson. Car est une conjonction de coordination qui amène une explication par rapport à ce qui précède. Or, rien ne précède, c’est donc très « paradoxal » ! S’agit-il du diminutif d’un prénom féminin (Caro ?), ou de la simple répétition du refrain sans prêter attention au rôle grammatical de ce Car ?
Enfin, on peut terminer par une petite curiosité : l’intro d’une chanson écrite par Voulzy et Souchon quatre ans avant pour Véronique Jannot annonce l’harmonie de « Paradoxal système ». Nos deux hommes l’auraient-ils réutilisée pour se lancer dans l’écriture paraît-il « laborieuse » de leur nouveau titre ? Si vous en avez le temps, écoutez donc l’ouverture de cet « Aviateur » de l’ex-compagne de Laurent Voulzy :
Aviateur, Véronique Jannot, extrait
Carib Islander, Laurent Voulzy, Alain Souchon, 1992, tonalité MIb majeur

Au fond de l'estuaire...
Carib Islander, Laurent Voulzy, Alain Souchon, extrait
Encore un joli morceau mélancolique composé en MIb mais dans son mode mineur (VIème degré, Dom). Malgré la gravité du sujet, pour que le morceau sonne moins « triste », Laurent Voulzy a plutôt insisté sur les accords majeurs de la gamme de MIb, et parfois remplacé certains mineurs (FAm, SOLm) par des accords 4ème (sans tierce). Le couplet propose l’enchaînement suivant : FA4 (IIm), Dom (VIm), MIb (I) / SIb (V), FA4, Fam ; pour le refrain : LAb (IV), SOL (hors tonalité, il devrait être mineur), Dom (VIm), LAb (IV), SIb (V), MIb (I)… Pour plus de facilité dans les passages d’accords, le morceau peut également être joué un ton plus haut, en FA majeur.

Sur le plan des paroles, Carib Islander est une sorte de nouvel « Amsterdam ». Mais à la différence de Brel, Souchon ne porte pas de jugement, il se contente d’établir un constat presque impersonnel. Pourtant, les personnes pas trop charismatiques l’intéressent tout autant, comme le montre son « bestiaire » social très conforme à la réalité avec : l’amant qui revient d’une course en mer dans « Somerset Maugham » ; le frimeur ringard de « Bidon » ; le has been de « Y’a d’la rumba dans l’air » ; la « Bad girl » des « Bad Boys » ; le mec banal du « Bagad de Lann Bihoué » ; lui-même dans « Jamais content » ; et ici, ces « Loups solitaires qui sont indidèl’ et veul’ toujours partir ». S’il ne prend pas parti, on sent néanmoins son affection pour les « moches personnes », les « mauvais gars », les modestes et les « loosers » de tout poil qui, en fait, sont peut-être bien plus humains et bien plus nombreux que les autres !

On constate donc simplement qu’Il y a, dans ce « théâtre » des ports, deux univers qui se côtoient : celui « des fill’ au cœur pur » qui « se désespèr’ » ; et celui des hommes où « tout est éphémère », des loups de mer « que rien ne peut retenir » et qui sont « Le soir, Dans le bleu cruel des bars ». La chute de Carib Islander résume ce conte amer :
« Et toujours Les fill’ souffriront d’amour Du cœur si léger, si léger des hommes… »
Guitare héraut, Laurent Voulzy, Alain Souchon, 1992, tonalité FA# majeur

Dire le mot amour tout l'temps...
Guitare héraut, Laurent Voulzy, Alain Souchon, extrait
Au niveau de la composition, c’est le titre le plus simple de l’album : des battements de la rythmique sont à la noire ; la plupart du temps, il y a 3 accords, SI MI FA#, pour ce « I IV V » joué ici dans l’ordre inverse FA# (V), MI (IV) et SI (I), sorte de « blues » plutôt « heavy ». Juste le pont introduit un SOL#m7 (IIm7) et un MI 7M. Bien sûr, on peut jouer le morceau avec un capo à la deuxième case, ce qui simplifie beaucoup les doigtés qui deviennent : MI RÉ et LA (donc plus de barrés…) et F#m7 et RÉ7M sur le pont.
L’ambiance rock dès le départ est assurée par une guitare saturée qui reprend en boucle toujours le même motif rythmique. Mais l’atmosphère est aussi ethnique avec de « grosses » caisses claires qui font un peu tambour tribal et une cornemuse qui s’incruste entre les phrases de chant. Pour compléter ce décor « celtique », il y a même Allan Stivell qui chante l’île d’Avalon, pays des morts chez les Celtes et aussi dernier refuge du roi Arthur vanté par Geoffroy de Monmouth vers 1140 dans son Histoire des rois de Bretagne.
Comme nous l’avons déjà signalé, Guitare héraut ramène à « Caché derrière », « boucle la boucle » et semble répondre à certaines questions posées dans ce premier titre. Au Moyen Âge, le héraut était un officier chargé des proclamations solennelles dans les cérémonies publiques. Le chanteur, ou le guitariste moderne, serait donc un chantre chargé de répandre l’amour autour de lui, « Ah le beau boulot » rajoute Souchon avec humour. En effet, quel chouette boulot que d’aller « Chanter les chimèr’ et les espoirs », de « prendre parti », d’ « envoyer dans la poussièr’ Ceux qui gardent prisonnièr’ Toléranc’ liberté tout’ ces nécessair’ beautés »… Là était également le rôle des lettrés appartenant à la même classe sacerdotale que les druides et les vates, les bardes : comme ces derniers, ils possédaient le savoir et ils étaient chargés de perpétuer la tradition orale. Souchon et Voulzy se voient bien dans ce costume de barde. S’ils admettent humblement que leur mission peut être « Util’ ou inutil’ comm’ le vent des Cornouaill’ », ils reconnaissent néanmoins que c’est une merveilleuse activité :
« Dir’ le mot amour tout l’temps Dir’ amour obstinément Aller chanter tous les soirs Ah le beau boulot qu’il a guitar’ héraut… ». Et Voulzy d’aller sur le chant chercher, entre autres, un guitare héraut de haute lignée, Ritchie Blackmore (de Deep Purple) pour improviser sur le morceau…
Analyse finale
En 1992, Voulzy et Souchon ont respectivement 44 ans et 48 ans, et sont dans l’âge de la force, de la plénitude et de la maturité musicale. « Caché derrière » sort cette année-là dans un contexte musical plutôt « touffu » fait de chanson française, de pop, de rap, de rock, de rock-variété et de variété tout court.
C’est l’année des Elton John, Michael Jackson, Queen, George Michael, Whitney Houston, Céline Dion… C’est l’année des Fredericks Goldman Jones, Francis Cabrel, Alain Bashung, Noir Désir, MC Solar et bien sûr Laurent Voulzy et Alain Souchon… C’est aussi l’année des Mylène Farmer, Johnny Hallyday, Patrick Bruel, Roch Voisine et du petit Jordy…
Nous sommes sous le second mandat (88-95) de François Mitterand. En février a lieu la signature du traité de Maastricht avec la création de l’Union européenne moderne. En juin, c’est le Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, avec, entre autres, une déclaration sur les droits et responsabilités des pays en matière d’environnement ; la définition des 3 piliers du développement durable : environnement, social et économique. 1992 est donc une véritable année charnière où s’affiche pour la première fois la reconnaissance au niveau politique des limites du système économique porté par nos sociétés urbaines et industrialisées.
Dans ce contexte, « Le pouvoir des fleurs » et ce « Rêve du pecheur » prônant le retour à une vie simple ont pris, à coup sûr, le sens d’hymnes portés par de véritables chanteurs-hérauts.