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Avril (1), Laurent Voulzy 2001

Publié le 18 juin 2023, par Charles-Erik Labadille

L'album Avril

Avril est le 4ème album de Laurent Voulzy qui va « s’écouler » deux fois plus que le précédent, Caché derrière, avec cette fois 600 000 albums vendus (Double platine). Au travers des 12 titres du CD, on retrouve de grands thèmes chers à Laurent Voulzy : l’éloge d’une certain mode de vie, de la lenteur (« Slow down », « 4 nuages ») mais aussi cette crainte du temps qui passe ; l’amour des femmes (« Mary Quant », « Je suis venu pour elle », « La fille d’Avril ») ; la défense des gens ordinaires (« Une héroïne ») et des laissés-pour-compte (« Jésus »), l’importance des racines (« Amélie Colbert »)… Cependant, cette fois, il n’y a pas de lien fort, de fil conducteur qui unit les morceaux comme c’était le cas pour l’album Caché derrière avec la « matière » de la Quête spirituelle et la nostalgie (quelque peu moyenâgeuse) qui peut s’en suivre lorsque les espoirs initiaux ont été floués. En revanche, on retrouve bien, sous-jacente, cette douceur candide qui, pour beaucoup, tient aussi au timbre léger de l’artiste, et cet humour, cette dérision qui colore les mots et nous vient, bien entendu, du talent d’Alain Souchon associé à la création de 9 chansons.

Slow down, Laurent Voulzy, Alain Souchon, 2001, tonalité RÉ

"Courir après l'argent..." par Lee Jae Won Reuters, Libération

Slow down. Laurent Voulzy / Alain Souchon, 2001, extrait

Pour ouvrir ce nouvel album, certainement mûri car sorti presque 10 ans après Caché derrière, « Slow down »donne le ton et s’impose comme une excellente chanson, inscrite dans la lignée du « Soleil donne » et du « rêve du pecheur ». Pour la musique, nous retrouvons ces pou-poum pou-poum pou-poum… de la grosse caisse qui nous emmène une fois encore vers le Brésil et la samba ;  pour les paroles, Alain Souchon continue l’exploration de ses vieux chantiers de fouilles : les souvenirs de jeunesse, l’impatience que cette même jeunesse entraîne, tout vouloir, tout de suite… mais il y a le temps qui passe, passe… et la philosophie qui vient. Alors, en prenant peut-être modèle sur la nonchalance légendaire des Créoles et donc de son ami Laurent, il propose avec ce dernier un concept très décalé, presque contradictoire dans une époque où tout bouge tout le temps : prendre son temps, y aller doucement, peut-être même contempler, bref, Slow down, slow down, tout doucement…

« Tout’ la vie on prend du sabl’ du sabl’ dans la main qui s’en va
Et le temps nous coul’ entre les doigts
Alors s’il faut courir les fill’ courir après l’argent qui brill’
Je veux courir savez-vous comment ? Doucement, doucement… »
Alain Souchon, Slow down, 2001
Du sable dans la main par Numerama

Courir doucement…, si ça c’est pas du grand Souchon ! Bravo, l’auteur ! Mais le feu d’artifice n’est pas fini :

« Dans chaqu’ fleur il y’a l’été  dans chaqu’ second’ l’éternité   Et l’amour dans chaqu’ fill’ qui dans’ 

Pour adoucir le voyag’ s’arrêter goûter le paysag’    Savoir réduir’ la cadenc’ Slow down slow down… »

Faut-il encore ajouter ces deux vers qui font également mouche car ils montrent à quel point le pessimisme, lui aussi, peut orienter certains chemins de vie :

« Puisque c’est un’ douleur viv’  que nos vies tell’ment fugitiv’    Se dir’ que rien jamais ne press’ »

Ah… ! Si toutes les chansons avaient le même discours, nous écouterions bien la radio à longueur de journée !

De l'or qui coule entre les doigts...

Horloge astronomique de Prague par Avantgarde Prague

Là-dessus, Laurent Voulzy va nous concocter une musique à sa façon et, en particulier, marque de fabrique, un « gimmick », une « ritournelle » comme disaient nos arrières-grands-pères, qui va estampiller la chanson et la rendre reconnaissable comme un véritable tableau de maître : « Li la lé-lo léolala-lalala ! »  Il est d’ailleurs temps de s’arrêter sur ces « petits bouts de mélodie en boucle » qui personnalisent les morceaux et sont devenus une spécialité de Laurent Voulzy. Parmi les plus connus, en voici quelques-un en écoute. Vous reconnaissez ?

11 Gimmicks de Laurent Voulzy, extraits

Voici les réponses… : « Bubble star » ; « Le cœur grenadine » ; « Désir désir » ; « Belle-Île-en-Mer » ; « Le soleil donne » ; « Bungalow vide » ; « Never more » ; « Le cantique mécanique » ; « Le rêve du pecheur » ; « Slow down » ; « Une héroïne »… Au vu de ce catalogue imposant et pourtant non exhaustif de « phrasés » reconnaissables entre tous, qui osera encore dire que Laurent Voulzy n’est pas le roi du gimmick ?

Pour finir avec « Slow down » et pour tous ceux qui chantent moins haut, vous pouvez transposer le morceau 2,5 tons en dessous et l’interpréter facilement en LA majeur (à la place de RÉ majeur) avec les renversements suivants : LA (I), MI/a (V), RÉ6 (IV), MI…

Enfants sur une plage en 1910 par Geneanet

Mary Quant, Laurent Voulzy, Alain Souchon, 2001, tonalité SIb majeur

Femme en miniskirt par Wikipedia scaled

1962, année charnière s’il en est, Mary Quant commercialise dans sa petite boutique londonienne du quartier de Chelsea, du nom de Bazaar, la première mini skirt. L’idée sera également développée en France par le couturier André Courrèges qui, en 1965, en fera le fleuron de sa collection printemps-été. Quel que soit son véritable créateur, la minijupe, puisqu’il s’agit d’elle, devient outre-Manche un des symboles du Swinging London qui, dans les années 60, va littéralement révolutionner les mentalités. Ce premier grand courant intellectuel conduit par une jeunesse éprise de liberté ne renie pourtant pas la consommation autorisée par la forte croissance économique de l’après-guerre. Il se développe principalement sur les deux pivots culturels que sont la mode et la musique. La Pop culture va rapidement trouver ses héros, pour la mode Mary Quant et les mannequins Twiggy, Jean Shrimpton… ; pour la musique, bien entendu les Beatles, mais encore les Who, les Kinks, les Rolling Stones… ; pour le Pop art (arts graphiques), Richard Hamilton et, aux Etats-Unis, Andy Warhol, Roy Lichtenstein

Bien sûr Alain Souchon, observateur attentif de ses contemporains et des mutations sociétales,   toujours à l’affût d’un premier feu de brousse, ne pouvait pas rater l’occasion ! Car cette étape majeure de l’émancipation des filles marque également un tournant radical dans le regard que les garçons peuvent désormais porter sur elles. C’est d’ailleurs plutôt cette révolution vécue par les hommes que va nous conter l’humoriste Souchon, au travers de son expérience du phénomène ou, si l’on préfère, de celle de Laurent Voulzy dont il se fait le porte-parole. Le cadre est tracé à grands traits : les maisons des jeunes, les drugstores, les bords de Marne l’été (Laurent Voulzy a grandi à Nogent-sur-Marne), la première guitare et, bien entendu, le rapport aux filles… Cette mutation collective va donc donner à l’auteur fantaisiste l’occasion de quelques bonnes trouvailles spirituelles :

« Et ce minimum a changé ma vie  J’aim’ un maximum ce mini… »

« Marie Quant je ne pens’ qu’à plair’ plair’ plair’ à ces guibol’ en Dim   Voilà ma vie en somm’ Dim Dam Dom… ».

Citons, pour conclure, le jeu de mots certainement le plus efficace puisqu’il résume la situation en deux tout petits vers :

« Plus longu’ sont les jamb’ des élèv’ de premièr’ Plus court’ sont les étud’ secondair’ »

Mary Quant (au centre) par Evening standard Hulton archive
La MJC de Nogent-sur-Marne par M. Genon

Mary Quant. Laurent Voulzy / Alain Souchon, 2001, extrait

Curieusement, comme on pourrait s’y attendre vu le contexte évoqué, « Mary Quant » n’est pas un morceau « pop » comme Voulzy est capable d’en faire (« Bopper en larmes », « Les nuits sans Kim Wild »…), mais plutôt folk avec une gaieté sincère, comme si l’époque, certainement idéalisée, était belle et douce.

Néanmoins, il faut bien reconnaître que l’ombre des Maîtres (les Beatles…) plane sur le titre, notamment juste après « Et l’amour qu’on n’osait pas toucher… » avec la descente de basse sur l’accord de RÉ : « RÉ basse ré, RÉ basse do, RÉ basse sib et RÉ basse la… », le tout accompagné de sons de cloches, de chant des cuivres, etc… On se croirait bien à Liverpool, ou plutôt à London… D’ailleurs, Laurent Voulzy confesse dans une interview donnée au Télégramme en 2020 : « Pour que ça sonne « Swinging London », mon batteur a ramené une vieille batterie, la même que celle de Ringo Starr. Elle n’est d’ailleurs plus jamais partie de chez moi… ».

Le compositeur, comme à son habitude, marie dans « Mary Quant » les accords majeurs et mineurs de la tonalité de SIb majeur : SIb (degré I), SOLm (VIm), FA (V), RÉm7 (IIIm…).

Comme à l’accoutumée, pour tous ceux qui chantent moins haut, vous pouvez transposer le morceau 1,5 ton en dessous et l’interpréter en SOL majeur (à la place de SIb majeur). Pour le début, cela donne : SOL (I) / MIm (VIm),  RÉ (V) / SIm7 (IIIm),  MIm / DO (IV),  RÉ,    SOL / MIm,  RÉ / SI7,  DO / RÉ,  SOL / DO, RÉ / SOL, DO / RÉ… Ces accords sont « faciles » à passer et, pour ceux qui souhaitent retrouver la tonalité d’origine (SIb), il suffit de mettre un capo à la troisième case !

Quatre nuages lents...

Quatre nuages, Laurent Voulzy, Alain Souchon, 2001, tonalité LA majeur

Nuages par Wallspic-1

Quatre nuages. Laurent Voulzy / Alain Souchon, 2001, extrait

Django avait déjà eu cette idée (1940), celle de suivre des yeux la course lente des nuages…, contemplation de rêveur qui regarde le temps qui passe, doucement, mais inexorablement… Voilà Voulzy et Souchon dans la même poursuite de l’éphémère, mais aussi de l’infini, avec cet immuable passage des moutons blancs dans un ciel d’azur… Ici, il y en a quatre : l’éternel est parfois très précis !

Ce matin le vent apporte de l’ouest quatre nuages lents Ils ont dû voir hier quatre volets bleus ouverts sur l’océan Pousse le vent…
Alain Souchon, Quatre nuages, 2001
Des nuages gris par Gellinger Pixabay

On imagine bien ici Laurent Voulzy (ou Alain Souchon), allongé dans l’herbe grasse d’un pré, chandail à rayures et tête nue, mâchonnant la tige rude d’une marguerite piquée au coin de la bouche et suivant d’un oeil à la fois amusé et inquiet le voyage indolent des nuages. La contemplation invitée au programme de la chanson française, waouhhhh…, bravo les artistes ! Alors, lâchons nos occupations du jour et regardons, regardons… Et notons qu’au passage, Souchon ne peut pas s’empêcher un petit hommage à l’intuition féminine : « Ell’ a toujours vu venir les nuag’ avant… ». Pour le reste, tout n’est que poésie, sensation et contemplation, sentir le vent, regarder les nuages et pourquoi pas les étoiles ce que, bien entendu, fait l’auteur : « Quand le vent d’ouest mettra les voil’  J’interrogerai quatr’ étoil’ Qui voient comm’ ell’ me voit  Des volets bleus… ».

J'interrogerai quatre étoiles...

Pléiades par le CNES

Ce côté « aérien » des paroles est, côté musique, renforcé par l’utilisation systématique, dans certains accords-clés (LA et FA#m) de la quarte (et de la seconde pour le LA) qui se substituent aux tierces, effaçant ainsi le caractère majeur ou mineur de ces accords : l’harmonie est alors comme « suspendue », un peu comme ces nuages qui passent, sans signification particulière…  Dans cette tonalité de LA majeur, les couplets sont construits sur les degrés I (LA2, LA, LA4) et VIm (FA#4, FA#m) et le refrain sur une sorte de I IV V assez classique : FA#m7 (VIm) ou LA (I), RÉ (IV) puis MI (V). Mais plutôt que ces chiffres un peu froids, retenons la belle atmosphère introspective du morceau…

Les accords « suspendus » de quarte et de seconde

Laurent Voulzy 2001 par François Destoc, Le télégramme

L’utilisation des accords de quarte est une des grandes constantes de la musique de Laurent Voulzy (et d’Alain Souchon). Pour s’en persuader, on peut citer pêle-mêle les morceaux de ces auteurs où ces accords sont en bonne place : J’ai dix ans ; Le bagad de Lann Bihoué ; Rame ; Somerset Maugham ; Le soleil donne ; Ultra moderne solitude ; Normandie Lusitania ; La fille d’Avril ; Ta plage Beach Boy ; Never more ; Le pouvoir des fleurs ; Le rêve du pecheur ; Paradoxal système ; Carib islander ; Quatre nuages…, on arrive déjà à quinze, allez on s’arrête, car on voit bien que ces accords ne sont pas là par hasard !

Dans ces accords, la tierce (mineure ou majeure) est remplacée par la quarte juste ou la seconde majeure. L’accord n’est plus « triste » ou « gai » pour parler simple, il est suspendu, il a quelque chose d’inachevé, d’imprécis, d’instable ou mieux, d’aérien. Ces accords sont notés sus4 ou sus2 (Mi sus4, Ré sus4…) mais parfois, le compositeur un peu fainéant, les note directement 4 (Mi 4, Ré 4…).

Jaguar, Laurent Voulzy, 2001, tonalité de DO majeur

Jaguar par ClassicTrader

Nous avons cherché à trouver quelles autres paroles, quelles autres thématiques auraient pu bien coller avec la belle musique de « Jaguar » car ça y est, c’est dit, le sujet choisi et son traitement nous laissent un petit goût d’insatisfaction.

« Qu’importent les feux roug’   Car c’est ailleurs
Que j’effleur’ en silenc’   Le boul’vard extérieur
C’est l’heur’ de mon film   Je tourn’ en Jaguar
Elle sait les rues par cœur   On fait ça tous les soirs
 »

Bien sûr, cette musique ondulante, ondoyante, louvoyante, c’est très félin mais plus qu’une voiture, un bateau glissant vers les îles aurait peut-être mieux fait l’affaire : la mer, les alizés, breezin’… Mais la mélodie du titre distille également un parfum de mélancolie, de noirceur qui va bien au jaguar, l’animal bien sûr, mais pas trop aux lagons. Alors, il faudrait peut-être un bateau moins « plaisance », plus clapot, tangage, roulis, gas-oil et huile de vidange comme celui de « Carib Islander » (Voulzy, 1992), ou le ferry d’ « Idylle anglo-normande » (Souchon, 2014) ou les paquebots de « Normandie-Lusitania » (Souchon, 1988). Ce pourrait être aussi l’ambiance écrasante et glacée d’une cité comme celle qu’on trouve dans « Ultra moderne solitude » (Souchon, 1988). Ce pourrait être également les ondulations d’une chevelure défaite, celle d’une femme couchée dans un lit immense, presque vide, celle d’une Kim Wilde (« Mes nuits sans… », Voulzy, 1985) ou mieux, celle d’une Norma Jean Baker prête à sauter le pas (« Candle in the wind », Elton John, 1973). Ce rapide tour d’horizon achevé, il ne reste que cette Jaguar qui emporte, le soir à minuit, notre chanteur dans les avenues de la grande ville… Restons-en donc à cela mais précisons que nous n’aimons pas trop cette apologie de la bagnole, même vintage, alors qu’en plus l’artiste nous assurera dans « Jelly Bean », (Voulzy, 2008) : « Les voitur’ le foot   J’en avais rien à foutr’ » ! Bien sûr, on change avec l’âge, mais en bien ? Alors la Jag, bof…, d’autant qu’on s’aperçoit que le sujet, ce n’est pas vraiment la belle Anglaise mais,  comme souvent chez Laurent Voulzy, un mal d’amour que le chanteur essaie de panser ici en pensant aux filles croisées dans le centre-ville auxquelles, pour l’occasion, il « laiss’ respirer [le] souffle prédateur » de son véhicule stylé.

« Tous les soirs tu m’entraîn’ dehors  

Tu te donn’ tant de pein’   Pour que j’oublie son corps
Mais tu n’peux plus rien j’ai mal   Ne sois pas jalous’
Jaguar   La p’tit’ aiguill’ est sur douz’ »

Cette Jaguar toute puissante et ces aspirations aussi bien mécaniques que passionnelles nous laissent un peu sur notre faim car on ne peut pas imaginer que Laurent Voulzy n’aie pas pensé un instant à Taxi Driver de Martin Scorsese (1976) en écrivant sa chanson. Il manque pourtant aux paroles ce qui aurait pu les magnifier et qu’on trouve dans le film interprété par un Robert De Niro magistral : cette dimension du solitaire insomniaque, paumé, plein de désillusions et confronté aux situations sordides de New York la nuit, Taxi driver qui retrouve sérénité et sens à la vie en sauvant une fille de la prostitution.

Un tel film emblématique ouvre obligatoirement des voies, des idées, et m’a, personnellement, inspiré l’envie d’écrire une chanson intitulée « Night Driver » sur le thème de la solitude, de la vacuité et de l’errance au sein de nos grandes métropoles.

 « Et nous roulons dans ces artèr’   Nées du béton et de la boue

Qui sous un coeur taillé en pierr’  Cachent souvent un ventre mou

Où s’engouffrent les solitair’  Un’ fois le compteur arrêté

Qui vont peut-êtr’ chercher sous terr’  Si on y voit la voie lactée »

CE Labadille, 1986

Nous trouvons que la belle musique de Jaguar lui aurait très bien été ! Mais comme le dit si bien Alain Souchon dans le « Rêve du pecheur » : « mais les rêves on les empêche… », ou il n’arrive pas tout simplement, alors ne gambergeons pas trop…, terminons cette courte réflexion sur la difficulté de marier les sons aux mots (et vice-versa) et parlons enfin de la musique de « Jaguar » !

Jaguar, Laurent Voulzy, 2001, extrait

Il y a là, en effet, tout le ronronnement d’un grand fauve assuré par la basse qui, derrière les autres instruments, assure une rondeur et les « pas de velours » d’un félin qui avance discrètement mais sûrement vers une destination que lui seul connaît. Le morceau, par les sonorités, est plutôt expérimental, tout à l’installation d’un climat particulier, guitares doublées, phasées, xylo, synthés, percussions, réverb et écho à « domf » et cette belle trompette omniprésente de Flavio Boltro qui donne au morceau beaucoup de charme et sa couleur jazzy. La chanson peut aussi être considérée comme expérimentale car sur les 6 min 31 de durée, on reste sur le même accord, un RÉ mineur (et quelques DO…). Car en fait, le morceau est en DO majeur (et non en FA comme on aurait pu s’y attendre) et donc, expérience plutôt originale dans le cadre de la chanson française, ce RÉm (IIm) est traité avec le mode Dorien (ré mi fa sol la si do), un mode moins mineur que les autres et à la sonorité plutôt moderne (voir encadré plus bas).

Une héroïne de Nogent-sur-Marne ?

Une héroïne, Laurent Voulzy / Alain Souchon 2001, tonalité Fa majeur

Une héroïne "ordinaire" par Cécile Pellault

Hauts-de-Seine par Tripori

Avec « une héroïne », on entre à nouveau dans la galerie de personnages construite au fil des années par Alain Souchon, galerie de « caractères » le plus souvent simples, discrets, modestes, bref, tous ces anonymes qui composent la « Foule sentimentale » et « L’ultra moderne solitude ». Dans cette nouvelle chanson, il nous présente une secrétaire gentille, sérieuse, à la vie très ordinaire qui vient rejoindre les rangs formés par ces autres héros modestes, furtifs que l’auteur souhaite défendre : le gamin de « J’ai dix ans », le paumé du « Bagad de Lann Bihouë », le Soudanais de « C’est déjà ça », l’inconnue du « Baiser »… Laurent Voulzy a également ses héroïnes, totalement inventées mais aussi bien réelles : Peggy de « Rockollection », « Karin Redinger », la chanteuse Kim Wild de « Mes nuits sans… »),  l’actrice Véronique Jannot de « Désir désir », la styliste « Mary Quant » que nous venons de croiser, la Guadeloupéenne « Amélie Colbert » et… sa maman, Marie-Louise Voulzy ! Et, à comparer les mots de Souchon et les dires du fiston, il semblerait bien que les deux héroïnes puissent n’en être qu’une seule ! Écoutons donc ce que Laurent Voulzy dit de sa mère en 2021 au micro d’Europe 1 :

« Elle m’a élevé (…) pratiquement seule. Elle partait travailler le matin, elle déposait mon petit frère et ma petite soeur à la crèche et le soir, elle nous faisait faire nos devoirs, elle faisait la cuisine, on n’avait pas beaucoup de sous… (…).Sur le tard, je me suis rendu compte du courage qu’elle avait, de sa liberté d’esprit, c’est un exemple pour moi. Pour moi, c’est une héroïne. »

Laurent Voulzy, Europe 1, 2021

Alain Souchon (avec certainement Laurent Voulzy qui lui souffle derrière…), dit dans « une Héroïne » :

Ell’ vit là-haut rue Paul Vaillant-Couturier Tout’ seul’ chaqu’ matin ell’ se lèv’ à sept heur’
Ell’ se prépar’ ell’ court dans les escaliers Ell’ crois’ toujours les mêm’ visag’ aux mêm’ heur’
Alain Souchon, Une héroïne 2021
Little Annie Orphan, une petite héroïne américaine

L’auteur se plaît dans cette présentation très réaliste, presque exclusivement descriptive de son héroïne, elle aussi toute simple :

« À neuf heur’ pil’ ell’ est un’ secrétair’   Sérieus’ ell’ connait bien son travail c’est sûr

Et puis les heur’ se succèd’ ordinair’   Oh oh il y’a des posters de mer au mur »

Ce cadre « banal », presque quelconque, n’empêche pourtant pas l’auteur de sortir quelques tirades à sa façon :

– sur le courage, la force des femmes, même de celles qui peuvent paraître fragiles : « …Car le mond’ quand il vacill’  Ne tient qu’au fil des fill’ gentill’ », formule que l’on peut rapprocher de cell’ de « Quatre nuages », « Ell’ a toujours vu venir les nuag’ avant…».

– sur la grandeur d’âme des petites gens : « Tu vis pas ta vie sur les hauteurs de Bel-Air   Mais il y’a dans ton cœur dans ton cœur de la hauteur ».

Le train du soir qui roule... bien sûr par la SNCF
"C'est pour toi que je chante God Save the Queen..."par Petitapetit

Une héroïne. Laurent Voulzy / Alain Souchon, 2001, extrait

Le principe musical du morceau est construit sur une sorte d’anatole et donc ici sur la répétition de 4 accords qui se succèdent tous les deux temps : RÉm  /  SIb7M   DO6 / LAm. Comme le morceau est en FA majeur (ou RÉ mineur), il s’agit des degrés : VIm  /  IV    V  /  IIIm. Sur ce canevas harmonique, Laurent Voulzy va « greffer », derrière la mélodie portée par le chant, un nouveau gimmick qui tourne en boucle : « ré, la, sib, fa, do, do ;  do, sol, do, la, mi, sib, la… »

La transition au couplet suivant ou au refrain s’opère par un enchaînement de 5 accords construisant une descente de basse, procédé dont Voulzy est coutumier. Voilà la mélodie engendrée par cette ligne de basse : do#, do, si, sib, la ; avec les accords, cela fait : LA/do# (ht) ; LAm/do (IIIm) ; SOL/si (ht) ; SOLm/sib (IIm) ; FA/la (I), descente qui se conclut par SIb (IV) et DO (V), résolution qui amène le FA, premier accord du refrain, ou son relatif mineur RÉm, premier accord du couplet.

Une héroïne, L. Voulzy / A. Souchon, démo guitare par Salvéda

Si le couplet est donc mineur (RÉm), le refrain est quant à lui majeur (FA) : c’est une sorte de I IV V : FA (I), DO (V), SIb (IV) complexifié par l’ajout par endroit du relatif de DO, LAm (IIIm) et de celui de Fa, RÉm (VIm).

Enfin, si vous trouvez la mélodie du morceau trop élevée à votre goût (ou pour vos possibilités vocales), comme d’hab, vous pouvez transposer la chanson dans une tonalité de DO (2,5 tons en-dessous de l’original FA), les nouveaux renversements d’accords sont plutôt faciles à enchaîner. Pour le début, cela donne : LAm (VIm) /  FA7M (II)   SOL6 (V)  / MIm (IIIm)…, comme sur la tablature, mais sans mettre de capo cette fois…

Le capitaine et le matelot, Laurent Voulzy, Alain Souchon, 2001, tonalité LA majeur

Matelots serrant un hunier par Morel Fatio, repris par Wikipedia

Le capitaine et le matelot. Laurent Voulzy / Alain Souchon, 2001, extrait

Voilà une chanson dont le texte nous paraît quelque peu hermétique. Cet avis n’engage bien entendu que nous car il est possible que nous soyons peu sensibles à ce genre de discours que d’aucuns pourraient même qualifier d’ésotérique. Les paroles sont conduites comme une conversation entre deux hommes, un capitaine et son matelot, c’est-à-dire celui qui monte dans les mats. Donc on peut déjà dire sans trop se tromper qu’il s’agit d’une chanson de la marine à voiles, ce qui semble situer l’action dans le passé (bien qu’il existe aussi des voiliers à notre époque mais, s’il-vous-plaît, ne compliquons pas l’affaire !). Chaque couplet correspond à une nouvelle question du matelot, à laquelle le capitaine répond par une parabole (qui rendrait perplexe le sphinx lui-même…). Là s’arrêtent nos certitudes, car pourquoi le bonheur, le trésor, l’amour, l’Âge d’or nous résistent-ils ? Pourquoi « tout nous résiste » et enfin pourquoi le bonheur est-il « dans la résistance » ? Faut-il souffrir pour profiter ? Faut-il que les bonnes choses soient toujours lointaines pour attiser nos désirs ? Est-ce ce que veulent dire les auteurs ? Pour notre part, nous n’essaierons pas de pousser plus loin le déchiffrage de cette conversation encore trop absconse, que Champollion veuille bien nous en excuser.

La goelette Etoile de France par DR et Actu

Toujours est-il que deux partis, deux groupes, l’un après l’autre, se répondent comme dans les chants de marins. Eh bien, la chanson devient très intéressante avec sa musique qui reprend un principe voisin, très « chant de marins » également. Il n’y a pourtant que trois / quatre accords (Ré, Mi au mieux un petit Fa#4 et E4…) pour l’ensemble du morceau qui n’a ni pont, ni refrain ! En règle générale, chez Salvéda, nous n’apprécions guère l’uniformité, la monotonie d’une musique. Mais là, ces accords se succèdent invariablement, dans une répétition presque hypnotique, comme pour « rythmer » les efforts d’un équipage en plein travail. Mieux encore… Laurent Voulzy a réussi un véritable travail d’équilibriste car les quatre accords, sonnant toujours à contretemps, forment une sorte de canevas constant (comme le faisait l’Hortator réglant de son bâton la cadence des rameurs dans une galère) dans lequel s’infiltrent les phrasés « questions-réponses » du chant. Donc, peu d’accords, mais pas facile à jouer sans se casser la figure, du travail de haute précision, de l’horlogerie fine…

Matelots prenant un ris dans les huniers par Morel Fatio

Pour les vocalises faites dans certains instrumentaux de la fin, ou pour construire des contre-chants ou improviser en solo, il va être possible d’utiliser une seule gamme sur le morceau. Comme RÉ majeur et MI majeur sont les deux accords concernés, il n’existe que deux degrés capables « d’accueillir » deux accords majeurs distants d’un ton : le IVème et le Vème degrés. Il n’y a plus qu’à retrouver le degré I pour avoir le nom de la gamme qui pourra être jouée sur l’un et l’autre des deux accords. Alors, un peu de calcul mental : MI (V) RÉ (IV) (III) (II) (I) LA, partez ! On peut donc improviser sur les accords de RÉ et MI avec toutes les notes de la gamme de LA majeur : la si do# ré mi fa# sol# la. Pour ceux qui souhaitent un petit complément d’information sur ce chapitre capital, lisez la rubrique suivante sur « l’improvisation modale ». Le fait de jouer la gamme de LA sur l’accord de RÉ : ré mi fa# sol#, amène une quarte augmentée (ré – sol#) qui va donner cette petite couleur « médiévale » au morceau. C’est la « touche » du mode Lydien. Nous avons déjà « croisé » le Dorien dans « Tailler la zone » et « Jaguar », il est donc temps de faire un point technique sur les « modes » et l’improvisation modale qui devrait vous ouvrir quelques portes sur la création de vos futurs solos (ou plutôt soli ?).

Mais avant de quitter le « capitaine », vous pourrez prêter une oreille attentive aux « acrobaties » du batteur Manu Katché, nous on adore…

Le capitaine et le matelot (Voulzy/Souchon). Impro en La, démo de Salvéda

Les doigtés de la gamme heptatonique ; l’improvisation tonale

Le guitariste Michel Moulinié en 1979

Revenons donc sur la gamme « heptatonique » (à sept sons) car nous n’avons pas encore fait le tour des possibilités qu’elle peut offrir.

La chose essentielle qu’il faut bien comprendre et retenir c’est qu’elle permet deux types d’utilisation :

  • d’une part, une approche « globale » ou « tonale » d’un morceau, c’est-à-dire que ses sept notes vont « sonner » justes sur un ensemble défini d’accords ; c’est la méthode que nous avons suivie jusqu’ici et que nous allons reprendre pour commencer ; en fait, on joue dans la tonalité du morceau ;
  • d’autre part, une approche « modale », c’est-à-dire qui correspond à un seul accord ; la note par laquelle on débute est alors essentielle pour connaître les caractéristiques de ce « mode » (gamme mineure, majeure…).

Pour l’approche tonale, voici les 7 doigtés de la gamme heptatonique de Fa que l’on peut jouer, aussi bien les uns que les autres, sur n’importe quelle suite d’accords, du moment que ces derniers ont été construits avec les notes de cette gamme. Il y en a 7 possibles : FA, SOLm, LAm, SIb, DO7, Rém, MIm7/5b.

Les doigtés de la gamme heptatonique majeure. Exemple en Fa

La goelette Atyla par Les grandes voiles

La gamme heptatonique : l’approche modale

Earl Klugh en 2008 par Wikipedia

L’approche modale s’appuie sur un concept différent. La note par laquelle est débutée la gamme détermine un enchaînement d’intervalles spécifiques (ton, ton, demi-ton…) qui vont caractériser un accord particulier lui aussi. Cette fois, on ne joue plus sur un ensemble d’accords, mais bien sur un seul accord. Cette technique, entre autres, peut permettre d’improviser sur les accords qui sont en dehors de la tonalité d’un morceau. Cette technique peut également permettre de longues improvisations sur un accord, en apportant des « couleurs » particulières à la musique.

Et la bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a pas de nouveaux doigtés à apprendre pour jouer modal ! Les sept qui précédent (gamme heptatonique) vont faire l’affaire : le doigté 1 correspond à un premier mode majeur appelé Ionien ; le 2 à un mode mineur appelé Dorien ; le 3, encore mineur se nomme Phrygien, il suffit juste de les jouer sur l’accord spécifique avec lequel ils fonctionnent. La petite tablature et la démo qui suivent vont vous permettre de mieux comprendre et surtout d’entendre la sonorité de ces sept modes. Ils sont tous joués en Fa (majeur ou mineur), c’est-à-dire en commençant le doigté à la case 1.

Les doigtés des 7 modes

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